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[Scolaires] Architectures du quotidien : 150 ans d'atelier d'artiste
Portes ouvertes
En 2025, l'Atelier 11 – dernier atelier d'artistes en activité de l'historique Cité Falguière – fête son 150e anniversaire. Dans le cadre des Journées nationales de l'architecture sur le thème « Architectures du quotidien », nous réfléchissons à la manière dont la vie quotidienne d'un atelier d'artistes s'inscrit dans notre patrimoine architectural et culturel, tout en restant un lieu essentiel de la création contemporaine dans la vie urbaine.
Vous êtes invités à découvrir un atelier typique du XIXe siècle, conçu comme un lieu de vie, de travail et d'échanges interculturels. Construit par des artistes pour des artistes en 1875, l'Atelier 11 a été le témoin de plus de 150 ans de vie quotidienne et de création, survivant à deux guerres mondiales et demeurant intact malgré des décennies de rénovation urbaine. Les artistes français Joseph Bernard et Paul Gauguin ont été parmi ses premiers habitants, suivis par des générations d'artistes internationaux attirés par Paris et sa liberté de création, tels que Modigliani, Soutine, Brancusi, Foujita et, plus récemment, Mira Maodus (de 1979 à 2021).
L'occupation artistique ininterrompue de la Cité Falguière fait de l'Atelier 11 l'une des plus anciennes résidences d'artistes internationales au monde. Il fonctionne aujourd'hui comme une résidence internationale d’art et de recherche, accueillant des artistes et des professionnels de la culture venus du monde entier. Sélectionné par la Mission Patrimoine en 2022 et labellisé Patrimoine d'intérêt Régional en 2023 par la région Ile-de-France, l'Atelier 11 constitue un témoignage irremplaçable de l'atelier d'artiste, illustrant comment le patrimoine peut évoluer au quotidien, se perpétuant depuis trois siècles, tout en s'adaptant aux changements sociaux et aux nouvelles réalités artistiques.
Rejoignez-nous pour découvrir l'héritage vibrant de l'École de Paris tout en explorant le travail d'artistes contemporains en dialogue avec ce site patrimonial récemment reconnu, qui sera bientôt réinventé par une équipe transatlantique d'architectes.
PROGRAMME
Things are alive. I know this because I speak to them, and they answer back
Open Studio & Installation par Solana Tixi (Argentine)
« On dit qu'il ne faut pas avoir trop de miroirs dans une maison, car ils gardent en mémoire tout ce qu'ils reflètent. Je pense que les espaces ont la même capacité à conserver des souvenirs. Ils absorbent l'énergie de ceux qui les traversent. J'imagine l'Atelier 11 comme un espace rempli de temps et de traces, un lieu qui a conservé de nombreux gestes, de nombreuses voix. Je souhaite explorer le temps à travers ses surfaces, en utilisant ses murs usés et écaillés comme une sorte de terrain pour mon travail. Que révèlent les murs lorsque l'on écoute à travers le toucher ? Que se passe-t-il lorsque nous pressons, frottons, traçons ? Comment l’identité d’un lieu peut-elle rester intacte, tout en répondant à ceux qui l’habitent ? Et comment, en retour, va-t-il nous façonner ? »
L'artiste visuelle et écrivaine argentine Solana Tixi, résidente de l'Atelier 11, tentera de répondre à ces questions en utilisant du graphite et des pigments pour imprimer le paysage de l'atelier sur du tissu. Les visiteurs sont invités à se promener parmi les textiles suspendus – comme s'ils se déplaçaient à travers une seconde peau – jusqu'à ce qu'ils arrivent à la surface d'origine, où le mur et la mémoire se rencontrent.
Black Holes Ain’t So Black
Installation par Mario Gooden (États-Unis)
L’architecte de pratiques culturelles et professeur à l’Université Columbia GSAPP, Mario Gooden, présentera son dernier projet Black Holes Ain’t So Black, développé durant sa résidence de recherche à l’Atelier 11.
Dans Une brève histoire du temps : du Big Bang aux trous noirs (Bantam, 1998), le physicien théoricien Stephen Hawking définit un trou noir comme l’ensemble des événements cosmologiques dont il est impossible de s’échapper à grande distance. De plus, la limite d’un trou noir, l’horizon des événements, est constituée des rayons lumineux de l’espace-temps à quatre dimensions qui planent indéfiniment à cette frontière sans parvenir à s’en échapper. Hawking explique : « C’est un peu comme fuir la police en réussissant à rester toujours un pas devant, sans jamais pouvoir vraiment s’échapper ! » Dans le contexte actuel de prise de conscience mondiale des personnes noires, autochtones et racisées face aux forces de l'oppression systémique, la description de Hawking résonne tout particulièrement.
En mobilisant le concept de « pratique du refus » élaboré par la théoricienne féministe Tina Campt, Black Holes Ain’t So Black utilise la juxtaposition et le collage d’images d’archives, de films et de vidéos, dans une installation vidéo à trois canaux, pour mettre en œuvre les pratiques spatiales de libération de la vie et de l’architecture noires, passées et présentes.
A Cube as a Line
Installation par Sandra Peters (Allemagne / Émirats arabes unis)
Notre invitée spéciale, Sandra Peters, sculptrice et professeure à l'université de New York à Abu Dhabi, présentera sa pratique artistique basée sur des observations liées à l'architecture et aux environnements urbains. Pour Sandra Peters, il est tout aussi important d'observer l'environnement urbain quotidien que d'étudier l'art, les artefacts et l'architecture des décennies précédentes et d'origines diverses. Elle trouve particulièrement intrigantes les formes de pratique artistique qui transmettent un sens de structure inhérente, ou de grammaire, qui encode des significations dans cette structure tout en faisant fortement appel au corps et à ses sens.
Dans sa présentation, elle exposera sa récente sculpture intitulée A CUBE AS A LINE (2025), qui renvoie aux 11 manières possibles de déplier un cube. Alors que les faces d'un cube sont généralement représentées comme des surfaces planes et rigides, elle s'est intéressée à l'utilisation du tissu, matériau souple et malléable, avec des fermetures éclair sur les bords, pour permettre au cube de s'ouvrir et de se fermer. Dans une représentation en trois dimensions, les coins et les bords d'un cube correspondent aux lignes de démarcation de l'architecture. En choisissant un matériau souple, l'artiste souhaite changer la perception de la géométrie de l'objet et sa relation avec, à la fois, le spectateur et l'espace environnant.
Aligned with the Cube
Performance par Hiie Saumaa (Estonie / France) et Christopher Brooks (États-Unis)
Samedi 18 octobre à partir de 17h, suivie d'une discussion et d'une séance de questions-réponses avec les artistes.
Samedi, l'artiste de mouvement somatique Hiie Saumaa et le violoniste Christopher Brooks interagiront avec l'Atelier et les installations pour explorer les questions suivantes :
« Que se passe-t-il lorsque le corps humain, capable de bouger, de ressentir et d'écouter, entre en dialogue artistique avec des espaces et des objets architecturaux inanimés ?
Que ressort-il de cette interaction ? Qui mène qui et qui suit qui ?
Cette interaction transforme-t-elle les artistes ou le public ?
Percevons-nous l'objet ou nous-mêmes différemment ?
Par extension, certaines de nos interactions quotidiennes avec les objets et les espaces pourraient-elles devenir plus animées, plus expressives et plus artistiques ? »
Projet de restauration de l’Atelier 11
À l’occasion des Journées nationales de l’architecture, vous aurez également l’opportunité de découvrir le projet architectural, présenté à travers une animation 3D du futur Atelier 11, développé par une équipe transatlantique d’architectes : gh3*, TNT Architecture, Studio Gang, FREAKS, ainsi que la Fondation du Patrimoine, en étroite collaboration avec des artistes et professionnels de la culture.
Soutenez la préservation de ce patrimoine architectural et aidez-nous à adapter cet atelier d’artiste historique aux réalités environnementales et artistiques contemporaines.
Cet événement est organisé en partenariat avec le Fonds d'art contemporain – Paris Collections, qui conserve des œuvres de plus de 30 artistes ayant vécu et travaillé à la Cité Falguière aux XIXe, XXe et XXIe siècles. Nous présenterons une oeuvre de leur collection, une peinture intitulée « Sauzon, Belle-Isle » par Lilian de Glehn Thibaut (1872-1951), une peintre anglaise qui a travaillé à la Cité Falguière pendant les années folles.